Caractère

Bon, c'est mal de dire des choses méchantes dans le dos des gens, mais notre cher directeur n'a pas un excellent caractère.

Jack est quelqu'un de très secret et refermé sur lui-même. Il a des tas de secrets, et ne tient pas spécialement à les faire connaitre. Il a parfois des accès de tristesse soudain. Ses sentiments fluctuent beaucoup, et il peut aussi facilement se laisser aller à la colère. Mais une colère froide, distante, une colère contenue et vengeresse.

Une colère contenue, oui, car notre directeur sait très bien dissimuler ses sentiments. En même temps, c'est facile, avec sa tête de citrouille, me direz-vous. Eh bien pas tellement, figurez-vous. En effet, lorsque des émotions fortes l'atteignent, il peut avoir du mal à cacher ses gestes, parfois brusques quand il est stressé, les tremblements de sa voix...

Il manie l'ironie à la perfection. Il aime beaucoup tout ce qui est sous-entendus, demis-mots, demis-morts, etc...Il a parfois l'air d'avoir tout vu, tout vécu, n'en est pas moins tout de même assez curieux. Il a une soif de savoir étonnante pour quelqu'un qui a vécu aussi longtemps. A l'entendre, plus on en apprend, plus on a soif d'en savoir plus. Chaque petit détail titille son intérêt, chaque rouage l'intrigue.

Des rouages bien huilés toutefois! Il aime beaucoup que tout soit bien fait et bien rangé. Observez sa collection de citrouilles: elles sont rangées par ordre de taille, de couleur et d'expression. Il aime que les choses soient bien faites, prévues à l'avance.

Jack n'a aucune confiance en qui que ce soit. Bien sûr, tout peux changer, et gagner sa confiance est possible. Mais difficile. Son amour pour l'ironie et les sous-entendus le rend très méfiants, il voit des sens cachés à toutes les phrases qui l'entend, comme des passages secrets dissimulés dans les pierres.

Car le directeur aime beaucoup l'effet de surprise. Apparaître au bon moment devant quelqu'un, en sortant de l'ombre, c'est la classe. Il aime surgir au moment où on ne s'y attend pas, dire quelque chose d'étrange et d'incompréhensible et repartir aussi vite. Ou du moins....replonger dans l'ombre.

Physique

La première chose qui saute aux yeux quand on regarde le directeur, c'est la citrouille qui lui tient lieu de tête.
De ce fait, il est en général plutôt compliqué de deviner les sentiments qui l'agitent.
Impossible de lire dans son regard de braise ou de déchiffrer son sourire étrange, qui lui donne de toute façon l'air constamment vicieux et machiavélique.

Cessons donc de nous intéresser à ce qui fut autrefois un visage, et penchons-nous sur le reste de sa physionomie. Si on oublie sa tête de citrouille, il pourrait presque passer pour un humain.

Il est plutôt grand, et se tient généralement droit. Mais si le temps qui passe n'affecte pas son corps, son dos se voûte parfois sous le poids du chagrin qui l'atteint de temps en temps.
Il a la démarche, parfois lente, de celui qui a trop marché, mais le maintien digne du directeur qu'il est désormais.

Il est plutôt musclé, notre directeur, plus qu'on pourrait l'imaginer en voyant sa silhouette mince.

Notre Jack porte généralement un long manteau de couleur sombre. Le reste de ses vêtements varie plus, mais il préfère tout de même rester dans les tons foncés.

Histoire

Jack est né il y a bien longtemps, dans un petit village d'Irlande perdu en plein campagne. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, il n'est pas né au milieu d'une nuit d'automne où le vent sifflait avec la seule lueur de la lune comme éclairage d'ambiance.
Non, notre bon directeur est né en plein été, au milieu de la journée. Certes, ce n'était pas le plus bel été qu'on eu jamais vu, il faisait un peu chaud, les cultures séchaient un peu trop. Mais c'était tout de même un bien agréable été, avec des oiseaux qui chantent et un soleil qui brille.

Enfant, Jack a toujours été un grand farceur. Cela l'amusait beaucoup. Mais en général, on lui pardonnait assez facilement: après tout, quoi, on n'est pas rancuniers par ici, et puis ce n'est qu'un enfant qui fait des blagues innocentes!
Mais voilà que le garçon grandissait, et la situation déclinait peu à peu vers des fonds plus sombres, moins enfantins.
Le rire joyeux qu'il avait autrefois devenait maintenant un ricanement assez désagréable. Son humour enfantin se muait en ironie.

Voilà en gros comment Jack a grandit, toujours plus inventif en matière de farces et autres méchancetés, tours de magie joués dans le dos des habitants.

Maintenant, chers amis, imaginez-vous bien le personnage, adulte, qu'il a bien pu devenir. Méchant, désagréable, cynique, et un peu ivrogne sur les bords.

Voilà, vous avez le personnage en tête? Très bien. Voici donc ce qui a forgé sa légende...

Jack, devenu maréchal-ferrant entre temps, bouscula, un soir, le diable. C'était un soir d'automne, la nuit était très noire, lui, très soul, et le diable, très diabolique. Tout cela se passait dans une taverne, un peu éloignée du village mais pas trop, le genre d'endroit où Jack aimait passer ses soirées.

Le diable, fidèle à lui-même, se dit que cette âme de plus serait bienvenue dans son beau pays. Il proposa donc à Jack un pacte, en échange de son âme. Des clauses exacts du pacte nous ne savons rien, Jack était de toute façon trop soul pour s'escrimer à déchiffrer les petits caractères compliqués qui noircissaient la feuille.

Sur le point de signer (nul ne sait comment, étant donné son état), Jack demanda au diable à boire un dernier verre avant.
Le diable, estimant qu'il n'avait après tout rien à y perdre, accepta. Manque de chance, Jacky n'avait plus un sou en poche. Le diable se transforma alors en pièce de six pences pour payer. Jack empoigna prestement la pièce et la mit dans sa bourse, où se trouvait une petite croix en argent.

Incapable de se re-transformer, le diable dû accepter le chantage de Jack: il le laissera tranquille toute une année durant.

Douze mois plus tard, le Malin croise Jack sur une route de campagne, et lui réclame son dû. Jack, pas stupide tout de même, demande une dernière faveur au diable. Il prie en effet ce dernier de lui cueillir une pomme en haut d'un arbre.
Le diable monte, Jack grave une croix dans l'écorce. De nouveau prisonnier, le diable est obligé d'accepter de laisser Jack tranquille une fois pour toutes. Jack efface la croix, et le diable est libre, libre et vexé.

De longues années plus tard, Jack mourut. Il alla toquer à la porte du Paradis, mais sa longue vie d'ivrognerie et de débauche lui en interdit l'accès. Il va voir en enfer, mais le diable ne peut pas revenir sur sa promesse de ne jamais prendre son âme. Que faire? Le diable lui indique un chemin, noir, qui s'enfonce dans les ténèbres. Il est condamné à errer sur terre à jamais.

Jack demande au diable de quoi s'éclairer, ce dernier lui donne un morceau de charbon ardent, que Jack met dans un navet qu'il était en train de manger, et s'en fait une lanterne. Il revient ainsi sur terre.

Un jour, voilà que son chemin croise celui d'une citrouille, qu'il trouve bien plus amusante que son navet à moitié mangé. Hop! Voilà une citrouille en guise de lanterne. Quand à savoir comment elle est devenu sa tête, c'est bien simple: notre bon directeur n'a jamais perdu son goût pour les mauvaises blagues. Evidemment, jouer des tours à une sorcière n'est jamais une bonne idée.

Bon, tout cela est bien beau, mais errer à jamais avec une tête de citrouille, c'est chiant. Pour s'amuser, Jack décide de prendre la direction d'un pensionnat dont le directeur a mystérieusement disparu. Ce pensionnat, vous le connaissez: c'est un manoir de Transylvanie habité par toute sortes de créatures de la nuit.

Il installe son bureau dans une tour et dirige le pensionnat d'un main de citrouille.

Son bureau? Un vaste salle dont un des pans de murs est couvert d'étagères remplies de citrouilles. Au milieu, le bureau de jack. Des rideaux noirs au fenêtre, des lanternes qui jettent plus d'ombres dans les coins qu'elle n'éclairent la salle, de riches meubles qui sentent la citrouille le passé, des armoires et des étagères, où sont disposés des tas d'objets dont la plupart des gens normaux ignorent jusqu'à l'existence.