Caractère

Salvatore a peu ou même pas du tout changé depuis sa mort. Il a toujours été quelqu'un d'arrogant, d'égocentrique, de plus ou moins méfiant. Il faut dire qu'avec la vie qu'il a eut, et oui je parle bien de sa vie avant la mort, il a apprit à ne jamais faire attention aux autres. Le feu pourrait bien prendre dans le dortoir il sauverait sa peau et sa faux uniquement. D'ailleurs sa faux est bien la seule chose auxquelles il tienne. Ah non, il y a ses gants aussi. Sinon, à part cela, autant développer son côté curieux. S'il est seul, qu'il entend un bruit étrange ou même qu'il a simplement envie de fouiner, il ira se balader partout même dans des endroits qui lui sont interdits. S'il se fait surprendre il préférera cependant se taire si c'est un élève ou répondre s'il s'agit d'un surveillant... Et si vous discutez avec ce faucheur vous verrez qu'il essaie d'avoir des infos sur vous sans en révéler sur lui. C'est toujours bon de savoir à qui on a affaire. On peut très bien être quelqu'un de distant et de froid face aux autres, rien n'empêche de discuter si l'autre vient engager la conversation. Mais il n'irait pas de lui-même parler à un inconnu.
Après ce tour rapide de son caractère, détaillons un peu mieux histoire de vraiment le cerner. Si j'ai dit qu'il était arrogant, ce n'est pas pour rien. Comme tout faucheur qui se respecte, il aime montrer sa supériorité face aux autres mais a horreur de l'humiliation. C'est bien pour ça qu'il ne fait jamais rien sans en être bien sûr. Par exemple manier la faux sans faire tomber des objets en verre sur le sol. Si quelqu'un essaie de lui parler mais n'est pas très intéressant, sans doute le regardera-t-il de haut avant de lancer un « Fous-moi la paix » rapide. Car oui il peut aussi être assez vulgaire même devant les profs. Pourquoi se gêner puisqu'il est déjà mort après tout... Autant profiter non ?
Égocentrique, sûrement, puisqu'il ne songera jamais aux conséquences que ses actes auront par rapport aux autres. Par exemple, si on le défit de mettre le feu à un bâtiment du village, il le fera pour se faire bien voir sans penser à la famille qu'héberge cette maison. On tient à son image mais on se fiche des autres, comme tellement de gens dans ce monde... Il n'est pas le premier et sans doute pas la premier.
Et enfin, quelqu'un de méfiant puisqu'il a tendance à avoir peu confiance envers les gens. Ses véritables amis se comptent sur les doigts d'une main et le reste n'est pas grand chose à part des gens avec assez peu d'intérêt. A part les filles. Surtout celles qu'ils sont belles. Un grand dragueur celui-là, depuis le début de sa vie... Enfin, de sa vie vivant et de sa vie mort. Vous suivez ? On ne compte plus trop son nombre de conquête, surtout qu'il évite de les revoir après car il ne veut pas que tout le monde sache qu'il est un Don Juan. En même temps, à son « époque », de son vivant, cela était mal vu par la plupart des gens et il ne sait pas trop si cela à changé ou non.
En même temps sa vision du monde est restée celle des années 1800. Oui il est vieux. Non il n'est pas vieux physiquement, pas même mentalement puisqu'il vit au jour le jour sans tirer de leçon du passé. Il est resté un gamin en lui-même, et sa vision du monde n'a pas changé depuis ce temps-là. Il n'est pas adepte des nouvelles technologies et préfère les habits ancien aux jeans et autres tee-shirt qu'il trouve assez étrange. Vieux jeu, oui possible... Mais on ne peut pas écarter le fait que parler un langage plus ou moins ancien reste très sympathique... Tant qu'on le comprend.

Physique

Salvatore est quelqu'un de grand, frôlant le mètre quatre-vingt-dix, ce qui n'est pas forcément pratique pour manier la faux puisqu'il lui est déjà arrivé de casser des objets en hauteur en faisant un mouvement. Pourtant il ne fait pas grand échalas puisqu'il a quelques muscles sans passer pour une bête de foire. Disons qu'il est taillé juste comme il faut. Ses cheveux sont entre le noir et le brun, d'une couleur assez indéterminée, mais qui rendent franchement bien sur sa peau assez pâle. Peau qui bronze vite mais qui perd cette teinte cuivrée aussi rapidement. On peut dire que Salvatore fait assez cliché, mais il n'y peut rien après tout. Et puis il a cette classe que certains lui envie. L'avantage d'être né au dix-huitième...
Ses yeux, eux, sont couleur or ou alors verts selon la luminosité. Ils expriment la plupart du temps l'indifférence, la neutralité, avec une pointe d'arrogance tout de même. Si quelqu'un vient lui parler, il sait contrôler ses émotions et affichera uniquement les sentiments qu'il veut dans ses pupilles. Si une fille lui plaît mais qu'il ne veut pas le dire, ses yeux pourront facilement montrer un léger agacement envers elle pendant qu'ils discutent, histoire de couper court à la conversation et qu'il puisse respirer.
Niveau vestimentaire, il peut être compliqué. Comme il déteste les nouveautés du vingt et unième siècle, personne ne le verra habillé avec un jean, un tee-shirt, un pull ou des baskets. Il laisse ça aux autres, tout comme les cheveux teintés. Pas pour lui tout ça. Il préfère nettement une chemise blanche, avec des manchettes, un pantalon noir en toile fine, un grand manteau bleu nuit ainsi que des gants blancs. Sa tenue de prédilection. Et dites-vous que malgré qu'il soit faucheur, il n'a pas de seconde forme. Il reste en humain, point.

Histoire

-Salvatore, pensez à rentrer tôt, pas comme la dernière fois !

Pourquoi n'avait-il pas suivit l'avertissement de Layla ? Pourquoi n'était-il pas rentré à la maison ? Même la dispute avec Père ne valait pas le coup que l'on reste ainsi à trembler sous la froideur de la pluie. Il s'était réfugié sous un buisson, le premier qu'il avait vu. L'eau martelait son visage et il resserrait l'étreinte sur ses jambes à chaque coup de tonnerre. Il aurait dût rentrer à la maison. Il n'aimait pas la pluie. Il n'avait jamais aimé la pluie. Les vêtements s'accrochent au corps et ne le lâche plus, donnant le rhume. Père l'aurait encore grondé. Sa soif de curiosité avait été trop forte et il n'était pas rentré lorsque les nuages sombres et menaçant s'étaient approchés.

-Mère, je vous en prie aidez-moi...

Il y eut un craquement à quelques mètres et il entendit le fracas d'une branche tombant au sol. Il ne voyait pas loin tellement la pluie était dense, il ne savait pas si l'arbre qui paraissait si fragile était prêt de lui. Un nouveau coup de tonnerre retentit et il ferma les yeux en gardant ses bras contre lui. Il aurait pût rentrer. Il aurait pût aller se sécher au coin du feu tandis que Layla lui aurait apporté un café. Mais il ne connaissait pas le chemin. Il s'était perdu. Un noble ne sortait pas de chez lui s'il ne voulait pas se perdre.
Un bruit lui fit lever la tête. Un craquement de bois. Plus fort. Plus près. Le bruit des feuilles. Quelque chose le frappa à la nuque. Le noir. Total. Plus de pluie sur la peau, plus de douleur. Plus de sensations.

...

Elle ouvrit le journal, les yeux pleins de larmes. Il la regardait par la fenêtre alors qu'elle tournait fiévreusement les pages à la recherche de l'article. Mais il n'y était pas. Qui s'intéresserait à la mort d'un jeune noble de peu d'importance pour le Roi, mort écrasé par un arbre durant la tempête ? Il n'avait pas été la seule victime. Il faillit toquer à la porte, voulant parler à sa sœur, mais il se doutait que ça ne ferait qu'augmenter sa peine. Il resta dehors, l'observant tristement tandis que la jeune femme continuait de tourner vainement les pages.

-Caterina... souffla t-il.

Il était mort mais il suivrait sa sœur jusqu'au bout. Il se le jura et tourna les talons afin de chercher un abri pour la nuit. Il ne pouvait plus se montrer.

...

Brr... Mais pourquoi Alexandra avait-elle accepté de venir vivre ici, en Transylvanie ? Il faisait froid, il y avait du vent, personne ne vivait ici, ce n'était pas intéressant pour un sou. Déjà qu'il trouvait sa famille, sa descendance de moins en moins intéressante, voilà qu'elle faisait tout pour le chasser même inconsciemment.
Combien de temps était passé depuis la mort de Caterina ? Un ou deux siècles, au moins. Il ne se rendait plus compte de l'avancée du temps. Il avait vu défiler les visages, d'enfants en enfants, mais il en avait marre. Ces gens là ne représentait plus rien. Il voulait changer d'air.
Il avait entendu parler d'un pensionnat, dans le coin, accueillant les morts et leur apprenant à vivre cette mort, en quelques sortes. A en faire quelque chose. Pourquoi ne pas y entrer ? Il n'avait plus rien d'autre à faire. Il observa une dernière fois le visage de la femme qui se tenait là puis tourna les talons. Il rejoignait sa nouvelle vie.